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Hâtons nous de prendre le temps

"Rien ne sert de courir, il faut partir à point", nous rappelle la Fable. Au delà du départ, dont l'arrivée ne s'annonce que très rarement au clairon, nous laissant parfois, souvent même ; dans l'expectative et craignant le baisser de drapeau ; ou du faux-départ pour les plus téméraires déjà lancés. J'ai commencé la course tel un favori, dont le départ tonitruant était attendu de toute la tribune. Ventre à terre, naseaux au vent et foulant le sol avec finesse et puissance, dans un rythme effréné. Puis j'ai perdu mon souffle, et mes jambes pourtant si fidèles se sont emmêlées, me faisant redouter l'obstacle que je sais pourtant avoir aisément franchi de nombreuses fois. Est ce l'obstacle ? Le souffle ? Mes jambes ? La course ? qu'importe. J'ai réalisé que je courais à ma perte, et décidé de ralentir. J'ai abandonné cette course, sous le regard stupéfait des parieurs et entraineurs qui jusqu'alors "laissaient faire" et en tiraient avantage. J'ai repris la route, sans craindre le départ; car je l'ai ressenti. J'ai choisi un rythme qui me semblait sain, bienveillant et respectueux de mes besoins. Me voici donc marchant doucement, courageusement, avec un pied prudent et sur, déterminée mais sereine. Je ne cours plus, je ne marche plus ; j'avance. Je profite de chaque foulée.

'"Ce n'est pas le but qui compte, c'est le chemin". Combien de coup de bec faut-il avant de casser sa coquille et de s'ouvrir au monde ? Est ce le dernier, pas plus fracassant que les autres pourtant, qui vaut tous les honneurs ? Bien avant le départ, tout compte. Equitablement. Justement. Chaque étape, chaque action, chaque échec et chaque remise en cause, chaque reprise de confiance et retour en marche, chaque chute ou égratignure, chaque franchissement de ligne avec ou sans spectateur. Toutes les victoires ne se voient pas. Elles n'en sont pas pour autant des moindres. On soupire parfois sur le chemin. La route est longue.

En regardant derrière on voit la distance parcourue sans savoir laquelle reste encore à couvrir. Le poussin non plus. Mais il frappe, patiemment, régulièrement, courageusement.

C'est notre Nature. Ne soupirons pas. Gardons notre souffle pour attiser le foyer, au plus profond de notre âme, qui fait avancer la machine. Persévère, le courage vient de l'intérieur.






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